FIDES, synonyme de confiance et d’ambitions
Pour « fides », le célèbre dictionnaire latin – français Gaffiot (Paris, Hachette, 1934, p. 665) donne les mots : « confiance », « crédit », « bonne foi ». Ce qui a conduit en français aux termes : « fiducie », « fiduciaire », etc. Or, le droit est un instrument privilégié pour construire la confiance dans la société, confiance sans laquelle il n’existe pas d’échange, et donc finalement de croissance, ni d’économie et moins encore de vie en société.
Sans État de droit, il n’est de développement économique, pensent beaucoup, ce qui renvoie à l’une des controverses théoriques les plus passionnantes des relations entre sciences juridiques et économiques. Sans sécurité juridique, il n’est pas d’investissement, de crédit, de contrat, constatent de nombreux acteurs de la vie des affaires, ce qui constitue l’un des enjeux économiques les plus importants de ce début du XXIème siècle.
C’est donc tout naturellement sous le signe de la « fides« , de la confiance, transformée en acronyme, que se sont réunis, au milieu des années 2000, des juristes et des économistes de l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense pour fonder le Forum sur les Interactions entre le Droit, l’Economie et la Société (association déclarée en 2009).
Nos objectifs :
Le développement d’un programme de recherches et de réflexions interdisciplinaires et comparées, portant sur les questions de société et mobilisant en priorité les disciplines scientifiques du droit et de l’économie associées aux autres sciences humaines et sociales, à l’attention du monde académique, des pouvoirs publics, des acteurs économiques et des partenaires sociaux. Notre travail contribue également au développement de l’enseignement, de la recherche et du conseil dans le domaine des relations entre Droit, Économie et Société.
FIDES se met donc au service du développement de la pluridisciplinarité dont les universités françaises manquent cruellement. En lui-même, cet objectif méthodologique est déjà fort ambitieux. En outre, les deux tribus académiques se parlent rarement, d’autant plus que la naissance du mouvement Law & Economics aux États-Unis reste, pour de nombreux juristes français, marquée d’une méprise désobligeante à l’égard du French civil law et surtout de ses juges.
Il faut cependant aborder ce défi de la pluridisciplinarité avec confiance. En effet, depuis le tournant des années 1980, l’évolution des sciences est marquée par l’éclatement des cloisonnements disciplinaires. Cloisonnements que la mondialisation du savoir et de la recherche rend souvent incompréhensibles à l’extérieur de la France.
A fortiori FIDES entend-il développer une approche sans exclusive au sein de chaque discipline : sans se limiter à un domaine du droit (public, privé, commercial, pénal, etc.), ni à une école de la pensée économique (économie de la régulation, économie néo-institutionnelle, ainsi bien sûr que Law & Economics, etc.). L’une des originalités de FIDES réside alors dans la profonde implication ab initio des juristes dans ses projets.
Toutefois, la théorie économique la plus simple rappelle qu’il n’est pas de production sans moyens, d’output sans input. La production académique, qui est en outre un investissement de long terme et même un placement risqué, n’échappe pas à cette règle. Or, la période est à la disette budgétaire, voire à la misère, tant se raréfient les ressources publiques consacrées à la recherche, à l’Université en général, et aux sciences humaines en particulier.
Pourtant, les enjeux – « l’effet de levier » – des recherches sur les interactions entre Droit et Économie sont considérables. Il suffit de penser à la controverse académique sur la régulation des « public utilities » née vers 1970 dans les universités américaines, qui continue d’influencer profondément la gestion du « service public à la française ». La crise actuelle nous le rappelle également avec brutalité : elle ne serait pas arrivée s’il n’y avait eu, aussi, une croyance en un modèle théorique fondé sur l’autorégulation et l’ajustement automatique des marchés.
Toute l’équipe de FIDES a confiance dans le bien fondé de sa mission dans les trois dimensions que sont l’excellence et l’originalité académique, l’animation du débat public et l’absolue nécessité de financer la recherche et les chercheurs. Mais ces fonctions ne seront remplies qu’avec l’aide financière de partenaires extérieurs, publics ou privés.